L’ERHR Midi-Pyrénées, et CAApables ont organisés les RICCA (Rencontres Internationales des Communications Alternatives et Améliorées) à Toulouse les 15, 16 et 17 mai dernier, nous étions 400 personnes (personnes handicapées, familles, aidants, professionnels) à participer à cet évènement riche en informations et en émotions avec le témoignage des personnes utilisant la CAA et une soirée avec l’association TAC (tout art et culture) qui a présenté un spectacle de chansigne.
Pourquoi les CAA ?
Rendre une société plus accessible sur le plan de la communication.
Ces journées ont été l’occasion d’une ouverture avec les expériences Européennes et Internationales.
· La diversité des outils de CAA est au service de la communication pour tous : communiquer autrement que par la parole, ou en complément, suppose le plus souvent d’avoir recours à divers outils, adaptés à des besoins variés. Nous parlerons donc des CAA.
· Les CAA s’adressent à un public varié, dans des environnements multiples. Elles s’adressent à des personnes de tout âge, concernés par des handicaps et des défis différents, temporaires ou permanents, parfois multiples et complexes et présents à la naissance ou acquis. Le point commun de ce public varié est qu’il rencontre des défis de communication et a besoin d’outils de compensation pour accompagner ou remplacer la parole.
· La communication est l’affaire de tous : les Rencontres Internationales des CAA se sont adressées à un large public allant des utilisateurs, aux aidants, familles, professionnels, chercheurs, associations, entrepreneurs, et plus largement encore tous les acteurs de la société civile…
Petits extraits des conférences.
Jane Farel, orthophoniste, éducatrice spécialisée, formatrice, Australie
« La communication est présente toute la journée, tous les jours, dans tous les aspects de notre vie. L’accès à la communication affecte beaucoup de choses, et a un effet important sur notre qualité de vie. La communication est fondamentale pour accéder à la lecture et à l’écriture et pour participer à l’éducation, mais aussi pour participer dans la société au sens large. Et, plus important encore, c’est un droit de l’homme. (Déclaration Universelle des Droits de l’Homme des Nations unies, 1948). Toute personne ayant des besoins complexes en matière de communication a besoin d’être entourée de personnes qui croient en son droit à communiquer. Elle a également besoin d’un système de communication qui lui permette d’exercer ce droit. Les personnes qui les entourent doivent croire en leur capacité d’apprendre le langage – et nous devons mettre en place un bain de langage assisté et d’autres formes d’enseignement et d’apprentissage du langage et de la communication pour amorcer ce processus. »
· Pr Stephen VON TETZCHNER professeur émérite de psychologie, Norvège
« Une minorité significative de la population entendante est incapable de communiquer pleinement par la parole. Il s’agit d’enfants, adolescents et adultes porteurs de handicaps moteurs, de déficiences intellectuelles, de troubles du spectre autistique, de troubles de la parole et du langage ou d’autres troubles du développement. Ils peuvent avoir besoin d’une communication alternative et augmentée (CAA) en complément ou en remplacement du langage oral – pour une période limitée ou tout au long de la vie. Le développement de la CAA est un processus planifié qui implique généralement l’enseignement direct de symboles graphiques ou de signes manuels. Cependant, l’intervention en CAA ne se limite pas ce type d’enseignement – l’objectif plus large est de créer un environnement langagier qui soutienne la résolution de problèmes de communication, le développement et l’utilisation de la CAA, et qui permette à l’individu de communiquer sur les mêmes sujets et dans une variété de situations similaires aux personnes ayant un développement typique du langage. »
· Stéphane JULLIEN, orthophoniste, docteur en science du langages, chargé d’enseignement, Suisse
« Dialoguer avec une personne utilisant un ou des moyens de CAA implique que ses partenaires de communication ajustent leur manière d’interagir. Cet ajustement est un enjeu à la fois pour les familles comme pour les institutions, qui doivent mutualiser observations et bonnes pratiques.
En espérant que ces extraits vous donnent l’envie de vous « plonger » dans ces journées ont été filmées. Interventions et contributions seront bientôt disponibles et en accès libre sur internet, n’hésitez pas à les regarder.
Concernant l’accompagnement des personnes sourdaveugles nous sommes proche des Communications Alternatives Améliorées, en reprenant un certain nombre de principes : être un bon partenaire de communication, s’adapter à la communication de l’Autre, l’envisager comme capable… Nous avons encore des choses à apprendre et à développer pour augmenter le champ des possibles afin de faciliter la communication des personnes sourdaveugles. »